Saint Avé …
Origine du Nom St-Avé
Ni les bollandistes ni Albert Legrand de Morlaix, dominicain dans « la vie des Saints de Bretagne Armorique » ni dom Guy Alexis Lobineau bénédictin, dans sa « Vie des Saints de Bretagne » ne font mention de Saint-Avé. Il est donc à peu près certain que ce Saint n’a jamais existé.
Dans un pays bretonnant, il ne faut pas chercher l’étymologie dans l’orthographe, souvent variable, mais plutôt dan la prononciation . Dans les vieux titres, la paroisse est désignée sous le nom de SANTEE AVIEE En 1338 (chapitre de Vannes) on écrivait « SENTEVE ». En 1397 « Duché de Rohan-Chabot » « SAINTEVE » ; en 1399 « Duché de Rohan-Chabot) « SAINT EVE » ; en 1541 (cours Largouet-sous Vannes) « SAINETEVE » Actuellement on prononce « SENTEVI », parce que le dialecte breton du pays de Vannes, la lettre é, en finale est habituellement changée en i, comme dans Doué, (Dieu), Buhé : buhi (vie)
Ce nom viendrait peut-être de Sainte Avie en latin Avia qui ne serait autre que « Saint Avoye » honorée dans la chapelle de la paroisses de Pluneret. M le Comte de Laigue que le village de Sainte Avoye s’appelait primitivement « Loctivy » ou « Loc Ivi » : loc (lieu de culte) Ivi (avie) En breton on dit Santez Avie, qui , avec élision, fait SANTAVIE, mot très rapproché de notre SENTEVI d’aujourd’hui. Lors des réformations ou revues de la noblesse, au Moyen Age les rôles de la paroisse de Saint-Avé en font un saint, au lieu d’une sainte Saint Avé à la place de « Sainte Evé » ou « Sentevé » Il est vrai que le genre de ce nom est difficile à discerner à cause de l’élision qui se fait sur la dernière lettre de Sainte (Sant’) avec la première lettre de Avé (Evé ou Evi) . Santeve est devenu « Sentevi » par euphonie. C’est ce qui explique l’erreur que firent les scribes du duc de Bretagne en transformant , de bonne foi, un nom féminin en nom masculin.
L’abbé Tresvaux a édité en 1836 , la vie des Saints en Bretagne en 5 volumes, de dom Cobineau. D’après lui, l’ancien Propre, ou office spécial de Vannes, n’hésite pas sur l’étymologie , et lui attribue le nom de Sainte Avé à une vierge martyre, en latin Avia, dont la fête est marquée au 2 Mai. Comme il a été dit précédemment, on croit généralement que c’est le même que Sainte Avoye « Sainte Avie », compagne de Sainte Ursule, et dont l’ancienne église possédait une relique.
S’il en est ainsi, comment et pourquoi les Saints Gervais et Protais sont-ils devenus patrons de la paroisse ? Il est difficile sinon impossible de le dire. On peut supposer , sans la moindre certitude, qu’autrefois, Sainte Avoye (Santez Avie) était la patronne de la paroisse, et, qu’à une date inconnue, elle a été remplacée par les 2 saints frères jumeaux, Gervais et Protais, martyrisés à Milan, sous le règne du cruel Néron, empereur Romain de 5’ à 68. Malgré cette substitution supposée, le nom de Saint-Avé est resté pour désigner le pays.
tiré de la « MONOGRAPHIE HISTORIQUE DE SAINT-AVE » de A. DANET